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Viaje en Centro America
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6 octobre 2005

Cuba

S'il vous plait, ne partez pas à Cuba en formule Avion + Hotel, système de parcage des touristes dans des zones lointaines et inaccessibles pour les cubains. On y rencontre c'est vrai de superbes plages, mais pas Cuba, on enrichit l'état, et les cubains ne reçoivent rien.

Et oui, je suis arrivée au Mexique (a cancun, berk) cet apres midi (tant bien que mal, mais j'y reviendrai plus loin..)

Ces 10 jours a Cuba ont etes assez incroyables.

Arrivée à l'aéroport, j'attends Estelle, rencontrée sur un forum de voyages, avec qui j'ai rendez-vous pour un bout de voyage à durée indéterminée. Quelques heures d'attente donnent déjà de quoi palper les différences culturelles. Je savoure donc deux ou trois cafés (il est très tard, et j'ai un gros décallage horaire dans les pates) en bouquinant mes premières leçons d'espagnol.
Estelle arrive enfin, et nous partons rejoindre sa copine Sophie qui nous attend dans une chambre d'hote en centre ville. Dés qu'on sort du taxi, c'est les sentiments de liberté et de découverte qui m'emplissent. J'ai plusieurs mois juste pour moi ! Je suis à Cuba !
Nous sommes accueillies par David et Lydia, sa maman, qui fait tous ces mouvements au ralenti, parle beaucoup, a toujours l'air fachée, et se fout éperdument qu'on la comprenne ou non. Derriere elle, une petite bonne femme encore plus lente, avec des cheveux blancs bien peignés dans un joli serre-tête, qu'elle engueulle en permanence.
Sortie casse croute en vitesse, avant gout des spécialités culinaires cubaines... ce soir, hamburger. Comment vous dire ? Jamais mangé un truc aussi immonde. Le pain a trempé dans une sauce jaune et grasse. Le steak (de beauf? de porc ?) est immonde. Bref, 3 bouchées, et au dodo...

Evidemment, coup de foudre pour la havane : on est dans les annes 60, les facades tombent en ruine mais l'ensemble patiné est splendide.

la_havane_148

La vie suit son cour sur les rocking chairs, cigare au bec. Tout est lent, lent, lent, mais avec le sourire. Y a de ces meubles... jamais vu autant de tresors reunis ! et les belles americaines, retapées à la cubaine, parfois meme repeintes a la brosse...

la_havane_27

Au fil des jours, Lydia d'adoucit. Elle prend soin de nous, nous prete sa cuisine, s'inquiete de nos activités... Elle se régale de nos biscuits type BN ou galettes bretonnes, produit de base chez nous, mais denrée rare à Cuba.

Je m'explique. A Cuba circulent deux monnaies : le peso cubain, communément utilisé par les cubains, et le peso convertible, pour nous touristes, qui correspond à la valeur de l'euro. Soit 26 fois plus fort que le peso cubain.
Dans les magasins d'état, on fait ses courses avec des tickets de rationnement. On y trouve des produits alimentaires indispensables. Vous imaginez bien que les biscuits n'en font pas partie... Pour ce genre de choses, c'est l'épicerie, pour les touristes ou les riches, au prix fort : pesos convertibles.
Bien sur, ce système crée une société à deux vitesses : d'une part le peuple, qui gagne en moyenne 7$ par mois, rationné, et de l'autre les touristes, ceux qui travaillent avec eux et reçoivent par conséquent des pesos convertibles, par exemple en louant des chambres,et bien sur tous ceux qui sont dans les petits papiers du gouvernement et jouissent de privilèges. Corruption de rigueur. (un peu d'infos sur l'histoire de Cuba et la situation actuelle)

On a pris ensuite la route de Viñales, province au nord de cuba. C'est la que ca a commence a se gater, Pinar del Rio. Je me suis fait renversée par une bagnole en sortant du bus. Plus de peur que de mal, et je m'en sors avec juste de gros bleus, facon "mon mec m'a foutue en l'air dans l'escalier". Là, on est balotées au fil des rues en suivant untel qui a un frère qui loue une chambre, tel autre chez qui c'est moins cher. L'atmosphère est vraiment oppressante, et on décide donc de rejoindre Viñales directement le lendemain.

La campagne de viñales est une pure merveille, genre la vallee du petit dinosaure, sans le petit dinosaure. Tout vert, tout beau, wouaw... on a eu la chance d'y rencontrer des gens chouettes, notamment un vieux producteur de tabac avec une vraie gueulle qui pourrait figurer sur un timbre national. Il nous a trouvées ébahie devant son tabac qui séchait, et nous a donc invitées à rouler un cigare, visiter ses champs de tabac, de café, de fruits. On a fumé le cigare et dégusté son café en l'écoutant parler. On ne comprenait pas tout, quelques blagues par ci par là. Un bonhomme avec un sourire immense et des yeux rieurs.

Aussi un guide super drole, Orlando, avec qui on a marché jusqu'aux Aquaticos, une communauté qui vit en autarcie dans la montagne, et qui s'est un peu etendu sur la politique de son pays, ce qui est rare... Sur le chemin, il nous explique qu'il vaut mieux se séparer en deux groupes : une fille avec lui devant, les deux autres à une 100aine de mètres derrières. Si on croise des gens succeptibles de le balancer pour travail illégal (puisqu'il n'a pas d'autorisation du gouvernement pour nous accompagner), il donnera la main à celle qui est à coté de lui et prétendra que c'est sa petite amie. Contre ça, il ne peuvent rien.
Quelques années auparavant, Orlando s'était fait saisir tous ces chevaux pour avoir emmené des touristes en balade. Il nous a expliqué que contrairement à son voisin, qui proposait les mêmes services, il n'avait jamais obtenu d'autorisations pour être guide.

vallee_de_vinales1

Bon, re-pepin, on part a cheval et ce con de bestio sort du chemin pour aller galoper dans les hautes herbes. Ouf, la aussi, plus de peur que de mal, mais on commence deja a me surnomer la chèvre...

Le lendemain, je me prends une fievre de cheval que je garde 3 jours...

J'ai ensuite quitté estelle pour me laisser convaincre que, mais si, Varadero est un vrai paradis... Varadero : un peu comme la cote d'azur, mais en pire. Eau turquoise de reve, mais environement qui ressemble plutot a un plateau de jeu de societe "Hotels". Je n'avais jamais vu le touriste de si près... le touriste est gros, il est rouge et transpire bcp. il a de grosse picures de moustiques qui boursouflent sur les molets. Il a de gros bijoux qui billent, et des poils au torse. Ah oui, a savoir qu'il a la 40aine passee, et qu'il se paye ici des "vacances de riches"... en promo. Il porte le chapeau d'indiana jones. Il veut payer en dollars.

Porte aussi des sandales avec moultes lanieres, pour pouvoir aisement passer du taxi a l'hotel, de l'hotel a la plage, et de la plage au scooter de location.

Bon, j'ai trouve une chambre chez l'habitant (ils n'ont pas le droit de louer, pour ne pas faire d'ombre aux grands hotels...), et j'ai profité d'une plage de rêve, où j'ai mange de la langouste. Pour un lundi, ca pouvait qd meme etre pire...

Je dois retrouver Estelle à Cancun, elle est partie un jour avant moi. Quel bordel pour rejoindre le Mexique! Sophie nous avait deja prevenues des difficultés liees a la compagnie aerienne (la cubana de aviacion, faites jamais ça les gars !) Elle devait rentrer en martinique, mais la martinique ne voulait plus recevoir les petits coucous mal entretenus de la compagnie...
Bon, le petit coucou en question n'a pas pu prendre les airs pour cancun hier, pas assez costaud pour passer derriere le cyclone (ah oui, y a eu un cyclone, mais nous on ne savait pas)... J'ai retrouve par hasard Estelle a l'aeroport, alors qu'elle devait etre partie la veille sur le meme vol. N'avait pas pu decoller. C'etait comme ça depuis 4 jours, et les passagers s'accumulaient dans le hall de l'aéroport.

Comment faire monter la pression des passagers ? Facile. Tu les mets tous devant la porte d'embarquement, et tu te tires sans rien dire. Une heure apres le depart presumé du vol, tout le monde commence a s'inquieter, mais aucun employé de la compagnie n'est la pour prendre les coups. Chacun se fait une petite bière, puis deux, puis trois, on fait connaissance, et tout le monde s'avere etre tres patient. Aucune info. Si! le panneau lumineux qui dit que l'avion est a l'heure, soit decollage prevu dans... il y a 3 heures et demi.

ae

Quand un mec se pointe enfin pour nous dire que le vol est annulé, il ne sait pas nous dire pourquoi. Bon. On le suit, toujours sagement, on va nous emmener a l'hotel... Le temps que tout le monde il donne son petit nom, l'epèle etc.. (ah, le communisme...), et qu'on envoie suffisament de bus, on arrive dans un espece de palace de luxe au bout d'environ 6 heures...

Plus assez de chambres dans l'hotel. Il reste 8 personnes à caser : 7 hommes, et moi. "Mademoiselle, il me reste 4 chambres, avec qui voulez-vous dormir ?" C'est le pompon ! Est-ce qu'il faut aussi coucher pour avoir droit au diner ?? Après un mini scandale, on m'envoie donc toute seule vers ma suite royale, 3 fois plus grande que mon appart, avec deux salles de bains et tout... une chambre de 50 metre de large, le grand panard comme je savais pas que ca existait ! Pour la pemiere fois du sejour, on a mange autre chose que du riz, des bananes frites et des haricots rouges.

suite

Tellement de luxe, qu'on en a oublie de surveiller le mec de la cubana, qui s'est encore eclipsé sans rien nous dire (l'avion a un problème, le climat, quand repart-on ? etc...)

Sommes finalement reparties ce matin, avec un avion completement incroyable. Avant de decoller, il y a de la vapeur qui sort de partout sous les sieges. Il pleut dans l'avion aussi. Apres le decollage, il fait un froid de canard, et il y a comme plein de fumée qui sort du plafond cette fois. Les écrans qui donnent les règles de securités (si si, quand meme!) marchent un coup sur 2 et grésillent. C'est un peu télé Moscou.

De l'insecticide s'est mis a sortir de partout, tout le dernier 1/4 d'heure! Vision d'apocalypse, avec tous les passagers leur pull sur le nez. A l'atterrisage, on a failli se prendre une ligne a haute tension, on a bravé la tempête, et tout le monde a aplaudi une fois par terre (sauf moi, qui sanglottais).

Nous voila donc au Mexique, ou j'espère que tout deviendra plus simple. Estelle doit retrouver des amis en congés annuels, ils veulent louer une voiture. Bouh, j'ai un peu le vent de la liberté, donc je pense me tirer avec 2 israeliens bien cools avec qui on a partagé les galères de la Cubana de aviacion.

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